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Pour célébrer la Victoire et la Paix et honorer la mémoire des Morts pour la France, une cérémonie restreinte a eu lieu ce 11 novembre à 11 h, en présence de M. Hugo Cavagnac, le maire de Fronton, de plusieurs membres du Conseil municipal – Mmes Karine Barrière et Monique Picat et MM. Horacio Carvalho, Fabrice Gargale, Maurice Garrabet, Pierre Jeanjean, membres du Conseil municipal, de M. Mathieu Dedde, le porte-drapeau de la commune, d’un représentant de la Gendarmerie nationale et de M. Bernard Gautherin de l’Orchestre d’Harmonie du Frontonnais.

M. Hugo Cavagnac a déposé au nom du Conseil municipal et des associations patriotiques une gerbe au Monument aux Morts.

Mme Karine Barrière, première adjointe au maire, a déposé la gerbe réalisée par les enfants des ALAE et écoles.

 

Discours de M. Hugo Cavagnac, Maire de Fronton et Président de la CC du Frontonnais

Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,
Messieurs les Anciens combattants,
Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs les membres des familles de soldats « Morts pour la France »,
Chères Frontonnaises, Chers Frontonnais,
Bien chers enfants,

 

Voici un 11 Novembre bien particulier.

Ce 11 Novembre 2020, notre esplanade Pierre Campech ne rassemble pas les Frontonnais.  

Depuis presque un siècle, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, dans les dorures des feuilles d’automne et le tricolore des drapeaux, toutes les générations de Frontonnais, des plus vieux aux plus jeunes, nous nous rassemblons devant notre Monument aux Morts pour vibrer ensemble au son de la Marseillaise. Le 11 

Novembre, nous nous sentons unis par les valeurs de la République. Le 11 Novembre, nous sommes tous ensemble.

Ce 11 Novembre, nous le sommes toujours, même si ce n’est que de façon virtuelle, même si ce n’est que par les images et les enregistrements.

Car la commémoration de l’Armistice de 1918, la célébration de la Victoire et de la Paix, l’hommage que nous rendons chaque année à tous les Morts pour la France, est bien plus qu’un rituel républicain et bien plus qu’un devoir de mémoire. C’est notre manière à nous, paisible, mais résolue, de faire corps avec la République et de faire front contre ses ennemis.

C’est ce que firent, au prix de leur vies, nos aïeux, pas moins de soixante-dix Frontonnais dont les noms sont à jamais gravés sur notre Monument aux Morts…

Car de la Grande Guerre, la France est sortie meurtrie, exsangue, décimée. 14-18 fut, pour tous ceux qui ont connu les tranchées, une descente aux enfers. Sous la plume de Maurice Genevoix, écrivain qui entre cette année au Panthéon, Ceux de 14 nous en parlent pour nous en dire toute l’horreur…

Mais de cette Grande Guerre, la France est sortie unie, rassemblée plus que jamais autour de la République. C’est cette unité indéfectible, cet esprit de rassemblement qu’incarne déjà un de ses nombreux héros, ce jeune officier blessé, prisonnier, cinq fois évadé, qui ne se résout jamais à accepter son sort, qui ne s’avoue jamais vaincu : Charles de Gaulle

Chers Frontonnais, 2020 est l’Année De Gaulle.

Le 9 novembre, nous venons de célébrer les 50 ans de sa mort. Le 22 novembre, nous célébrerons les 130 ans de sa naissance. Surtout, le 18 juin, nous avons commémoré l’Appel de Londres. Comme en 14-18, en 1940, le Général de Gaulle refusait de capituler devant l’ennemi, inaugurant ainsi la geste de la France libre. Sa ténacité fit perdurer la République, son courage fit redresser la France jusqu’à la porter sur le podium des vainqueurs de la Seconde Guerre.

Le Général de Gaulle fut l’homme de toutes les guerres du XXe siècle : la Grande guerre, la Seconde guerre, la Guerre froide, la guerre d’Algérie. Aucune ne le fit reculer car, comme il l’avait dit lui-même, « la paix n’est aucunement assurée par des déclarations », mais par des actes, des actes de courage. Et à chaque fois, il sut rendre honneur à la République et, quand il le fallut, restaurer l’intégrité et l’honneur de la République.  

Le Général de Gaulle sut marcher au rythme de ce XXe siècle si guerrier et si modernisateur. Il sut être toujours l’homme de son temps et même le devancer. Visionnaire à la veille de la Seconde guerre, il se fit le défenseur d’une armée de métier, motorisée et blindée. Convaincu que la puissance réside autant dans la prévention que dans la capacité de réaction, il fut l’artisan de la force de dissuasion nucléaire française. Tournée vers les technologies de l’avenir, il impulsa le début de l’aventure spatiale française et l’excellence de notre aéronautique civile, ces deux succès desquels notre région toulousaine tire aujourd’hui encore une bonne part de sa prospérité. Grâce à son action d’homme d’Etat, la France est restée parmi les puissances dont la voix est toujours entendue et écoutée dans ce monde.

Le Général de Gaulle fut le défenseur acharné de la République. Non pas de ce régime de partis que la IIIe et surtout la IVe République illustrèrent si bien. Mais de cette République qui, des soldats de l’An II aux Poilus des tranchées de 14-18, se manifeste comme un consensus de société autour des valeurs de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité.    

Fondateur de notre Ve République, De Gaulle nous aura encore légué ce régime qui donne à la démocratie française la stabilité gouvernementale si nécessaire et garantit l’autorité de l’État dans un pays trop souvent en proie aux désaccords.

À cet homme né au XIXe siècle et qui a fait toutes les guerres du XXe, qui a réuni en une seule personne le Poilu de 14-18, le Général du 18 juin et le Président élu au suffrage universel direct, nous, les habitants de ce XXIe siècle si trouble, nous lui devons les institutions robustes et durables au sein desquelles vit et se renouvelle toujours notre démocratie et qui lui permettent de peser en Europe et dans le monde.

Dans la galerie des plus grandes figures de notre histoire, De Gaulle brille comme cet homme qui a magistralement combiné la vertu prudentielle de l’homme d’État et la vertu martiale du militaire. Car, au fil d’un siècle séduit par les autoritarismes de toute sorte, De Gaulle n’a jamais confondu l’habit civil et l’uniforme. Il fut toujours le défenseur de l’autorité élue aussi longtemps que celle-ci servit la République. 

Chers Frontonnais,

Nous célébrons ce 11 Novembre de cette Année De Gaulle la Victoire et la Paix. Nous célébrons une paix gouvernée par les valeurs de notre République, la Liberté, l’Égalité, la Fraternité, et la Laïcité qui en est la synthèse. Avec les meurtres ignobles du professeur Samuel Paty et des victimes de la cathédrale de Nice, nous avons été encore une fois confrontés à l’évidence brutale que cette paix républicaine n’est jamais acquise, que nous devons la défendre, de manière civile et pacifique, mais non moins ferme et résolue, dans nos paroles et nos actes de tous les jours, à l’école, au travail, dans l’espace public

C’est par nos efforts et par notre attachement que notre République perdurera.

Vive la République, Vive la France !

Message de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées
Message de Mme Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants à l’occasion de la Journée nationale de commémoration de la Victoire et de la Paix, Hommage à tous les « Morts pour la France »

Liste des Morts pour la France, 11 novembre 2020.

Lettres de Poilus lues par les élèves de l'école Marianne de Fronton
La Marseillaise chantée par les élèves de l'école Marianne de Fronton
L’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix (1890 – 1980)

Né à Decize (Nièvre), le 29 novembre 1890, Maurice Genevoix est promis à une belle carrière universitaire et d’enseignant. Mobilisé en 1914, il doit interrompre ses études pour rejoindre le 106e Régiment d’infanterie comme sous-lieutenant. Il participe à la bataille de la Marne et à la marche sur Verdun. Après quatre mois passés aux Éparges, son bataillon est envoyé à la « tranchée de Calonne », route forestière stratégique qui longe les Hauts de Meuse. C’est là que, le 25 avril 1915, il est touché par trois balles au bras et à la poitrine, qui lui sectionnent l’artère humérale. Il est évacué à l’hôpital de Verdun, puis à Vittel, Dijon et Bourges. Pour lui, la guerre est terminée. Après sept mois de soins, il est réformé à 70% d’invalidité. La paix revenue, il renonce à sa carrière universitaire pour se retirer en Sologne et se consacrer à la littérature.

« Toute ma force déjà révoltée m’a semblé s’agenouiller devant cette mort de mon ami (…). Une froideur dure, une indifférence dégoûtée pour toutes les choses que je voyais, pour l’ignominie de la boue et la misère des cadavres, pour le jour triste sur la crête, pour l’acharnement des obus (…). Nulle violence ne me soulève, nulle houle de chagrin, nul sursaut d’indignation virile. Ce n’est même pas du désespoir, cette sécheresse du cœur dont je sens le goût à ma gorge ; de la résignation non plus… Ce n’est que cela : une froideur dure, une indifférence desséchée, pareille à une contracture de l’âme. Tombez encore, aussi longtemps que vous voudrez, les gros obus, les torpilles et les bombes ! Écrasez, tonnez, soulevez la terre en gerbes monstrueuses ! Plus hautes encore ! Plus hautes ! Comme c’est grotesque, mon Dieu, tout ça… ».

Extrait de Maurice GENEVOIX, Ceux de 14, Paris, Édition Omnibus, 1998, pp. 607-608, lu par Terence DESCHAMP, élève au lycée « Pierre Bourdieu » de Fronton, projet de M. Jérôme PUJOL, professeur d’histoire-géographie au lycée Pierre BOURDIEU

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